Le peuple malécite (Wəlastəkwewiyik) est ici depuis des temps immémoriaux. Le territoire malécite consiste du bassin versant de la rivière St. Jean, s’étendant du fleuve St. Laurent à la Baie de Fundy.
La Nation malécite (Wəlastəkwewiyik) et la Couronne britannique ont signé un traité de paix et d’amitié. Ce traité débute une relation formelle entre les deux parties.
En 1689, John Gyles âgé de neuf ans a été fait prisonnier par les malécites pendant la guerre du roi William. Il a publié un mémoire de son expérience en 1736 qui mentionne avoir voyagé à travers la région du Madawaska. Ce compte de première main démontre comment les malécites utilisaient leur territoire au complet. Le mode de vie malécite exige que les gens se déplacent pour accéder aux ressources et aux endroits stratégiques à différentes périodes de l’année.
La Nation malécite (Wəlastəkwewiyik) et la Couronne britannique renouvellent le traité de 1725/6
La Nation malécite (Wəlastəkwewiyik) et la Couronne britannique renouvellent les traités. Ces traités ne cèdent pas de terrain et sont des ententes de nation à nation établissant une relation continue.
Une proclamation royale est signée par le roi George III le 7 octobre, 1763 reconnaissant les droits autochtones aux terres. Elle déclare que les Nations autochtones doivent d’abord céder les terres à la Couronne britannique avant qu’elles soient accordées aux colons.
La Nation malécite (Wəlastəkwewiyik) adresse une pétition au gouverneur du Québec déclarant que les colons chassent et empiètent sur leurs terres et que les terres entre Grand-Sault et le lac Témiscouata appartiennent à la Nation malécite (Wəlastəkwewiyik).
Dans la même année, suite au traité de Paris de 1763, de grandes subventions sont faites aux colons anglais sur le bas fleuve St. Jean (Wəlastəkw). Cela est une violation de la proclamation royale de 1763. Menahkwesk (à l’embouchure du fleuve St. Jean) et Ekwpahak, d’importants villages malécites, sont situés dans cette région.
Une carte de la rivière St. Jean est tracée (Wəlastəkw) montrant un village autochtone au Madawaska (Matoweskok). Elle porte le cachet du conseil d’administration, en faisant une carte militaire officielle.
[Carte de la rivière St. Jean] PANB, H1-203.29 [1765].
La Nouvelle-Écosse octroie des terres à la Nation malécite (Wəlastəkwewiyik) à Ekwpahak (présentement près de Fredericton, NB).
Plus de 10,000 loyalistes britanniques colonisent dans le bas de la vallée de la rivière St. Jean et le long de la Baie de Fundy. Cela a des impacts négatifs sur les droits aux terres des autochtones, leur mode de vie et leur mobilité. Ekwpahak, un village malécite important, est situé dans cette région.
À l’été de 1785, la province du Nouveau-Brunswick nouvellement formée octroie un permis d’occupation aux familles acadiennes, du bas du fleuve St. Jean (Wəlastəkw), pour des terres près du village malécite au Madawaska (Matoweskok). Une subvention formelle ne sera pas accordée avant 1790. Quoique les acadiens et les malécites profitaient d’une relation relativement amicale, puisque la couronne était plus intéressée par le commerce, l’établissement permanent des britanniques à des impacts négatifs sur les droits et les moyens de subsistance des malécites.
En juillet et août, 1787 deux plans d’arpentage de la rivière St. Jean (Wəlastəkw) sont tracés par l’arpenteur George Sproule – un arpentage de “frontières” et un arpentage de “communications”. Il est guidé le long de la rivière par les malécites qui lui fournissent des informations détaillées au sujet des terres. Sur l’arpentage des frontières, Sproule a créé une réserve de 3,700 acres au Madawaska (Matoweskok) pour la Nation malécite (Wəlastəkwewiyik).
George Sproule. “Un arpentage des grandes chutes de la rivière St. Jean à la tête du lac to the head of Lake Tamasquatat avec une partie du portage conduisant de ce lac au fleuve St. Lawrent.” [1787] LAC, MIKAN 4125554.
Le 25 janvier, Laurent Doucet adresse une pétition au gouverneur général du Québec, pour des terres au Madawaska (Matoweskok). Hugh Finlay, qui a rencontré George Sproule au Madawaska cinq mois plus tôt, fait partie du comité qui révise la pétition de Doucet. Il déclare que les terres que Doucet demande peuvent empiéter sur les terres mises de côté pour les malécites.
Le 12 décembre, Joseph Mazerolle et d’autres reçoivent une subvention au Madawaska (Matoweskok). Le plan accompagnant la subvention reconnait la réserve indienne, avec le mot “indienne” barré. La réserve est considérablement réduite sur le tracé de ce plan, tracé à une date ultérieure.
Plan attaché à la subvention de 1790 à “Joseph Mazerolle & 48 autres”. George Sproule [1790] PANB, MC1236.
Deux ans après que les acadiens aient reçu leur subvention, la Nation malécite (Wəlastəkwewiyik), a adressée une pétition au Nouveau-Brunswick demandant une subvention pour la réserve au Madawaska (Matoweskok).
Le 25 octobre, la Nation malécite (Wəlastəkwewiyik) reçoit une subvention du Nouveau-Brunswick pour les terres à Ekwpahak.
Le 4 décembre, Isaac Hedden complète un arpentage de la rivière St. Jean (Wəlastəkw) indiquant un village malécite au Madawaska (Matoweskok).
Pendant son temps comme arpenteur général, Anthony Lockwood, a été destitué de ses fonctions en raison de démence. Son remplaçant, George Shore, note que de nombreux documents ont soit été détruits ou sont manquants des bureaux des terres de la Couronne. Il est possible que Lockwood ait détruit des documents qui donneraient plus de perspicacité à propos des terres au Madawaska.
Joseph Treat est chargé par le gouverneur du Maine de voyager au haut de la rivière St. Jean (Wəlastəkw) pour faire un rapport sur la colonisation dans cette région et la qualité des sols et des forêts. Il mentionne le droit foncier qu’ont les malécites au Madawaska (Matoweskok).
Le 4 mars, Simon Hébert adresse une pétition au Nouveau-Brunswick pour une subvention de 300 acres à l’embouchure de la rivière Madawaska. Le dessin qui l’accompagne révèle que les terres qu’il demande sont situées sur la réserve indienne. Hébert déclare qu’il “a acheté les terres des autochtones”. Cela est une violation de la proclamation royale de 1763.
Le 18 septembre, Joseph Martin adresse une pétition au Nouveau-Brunswick pour une subvention de 400 acres au Madawaska (Matoweskok). À l’endos de la pétition l’arpenteur général Thomas Baillie écrit, “La situation décrite ici se situe dans les limites d’un tract réservé pour les indiens du Madawaska, et est un terrain non accordé.”
Francis Rice adresse une pétition au Nouveau-Brunswick pour une subvention de 200 acres au Madawaska (Matoweskok) et déclare qu’elle est située “en haut de la rivière Madawaska et joignant la réserve indienne.”
Le 16 mai, 250 acres sur la réserve indienne au Madawaska (Matoweskok) sont accordés à Simon Hébert.
Charles Davies publie un rapport pour l’État du Maine à propos d’un conflit entre les colons du Maine et du Nouveau-Brunswick au haut de la rivière St. Jean (Wəlastəkw), et reconnait que les malécites détiennent un intérêt à l’embouchure de la rivière Madawaska.
Simon Hébert reçoit un permis d’occupation pour des terres du côté ouest de la rivière Madawaska. Hébert était un aubergiste et bénéficiait des voyageurs qui s’arrêtaient le long de la route de communication
John G. Deane et Edward Kavanagh sont chargés par le gouverneur du Maine de se rendre à la colonisation du Madawaska et faire un rapport des titres réclamés par les colons. Ils mentionnent que cinq ou six familles malécites habitent au Madawaska (Matoweskok) à l’époque.
Le Nouveau-Brunswick commence à s’informer du nombre et de l’étendue des réserves indiennes au Nouveau-Brunswick. L’arpenteur général Thomas Baillie publie une “Liste des réserves indiennes au Nouveau-Brunswick”, mais n’inclus pas la réserve du Madawaska (Matoweskok).
Moses Perley est embauché comme premier commissaire indien et est chargé de visiter les réserves indiennes à travers la province. Dans son rapport, Perley discute du problème des colons qui occupent illégalement les réserves indiennes et décrit une conversation avec le chef Louis Bernard au Madawaska (Matoweskok).
À la suite du rapport de Perley, une autre “Liste des terres des réserves indiennes” est relâchée, qui inclus la réserve de Madawaska comme contenant 700 acres. Cela est similaire en grandeur à la réserve dessinée sur le tracé du plan de Mazerolle Grant, réduit de 3,700 acres mis de côté par George Sproule en 1787. La subvention de Simon Hébert est mentionnée sur cette liste et son lot devient la nouvelle limite de la réserve.
Le grand chef et les leaders de la Nation malécite (Wəlastəkwewiyik) envoient une pétition au gouvernement du Nouveau-Brunswick au sujet des colons qui empiètent sur leurs terres et demandent une seule subvention pour toutes leurs réserves sur la rivière St.Jean (Wəlastəkw).
Une loi provinciale est adoptée qui permettrait au Nouveau-Brunswick de vendre de grandes portions des réserves indiennes. Même si la loi n’a pas pleinement été exécutée, elle révèle les intentions du gouvernement envers les réserves indiennes.
HM Garden crée un arpentage divisant la réserve du Madawaska en huit lots. Deux de ceux-ci sont destinés aux familles malécites.
H.M. Garden, “Dessin d’un arpentage de huit lots…” LAC Map Collection, H3/203.15.
Le 12 février, John Hartt adresse une pétition au Nouveau-Brunswick pour une subvention de terrain sur la réserve du Madawaska. Hartt a occupé la réserve illégalement depuis au moins 1842.
Le 23 avril, l’agent indien, John Emmerson, écrit une lettre à l’arpenteur général déclarant que le chef Louis Bernard et les malécites du Madawaska (Matoweskok) refusaient de donner du terrain à John Hartt ou de disposer de toute partie de la réserve.
Le 1er avril, 100 acres sont octoyés à John Hartt sur la réserve du Madawaska.
En novembre, l’arpenteur Charles Beckwith crée un plan d’arpentage de la réserve du Madawaska avec huit lots et une ligne de fond qui correspond à la limite d’Hébert. Le lot 1 est accordé à John Hartt et les familles malécites sont identifiées sur trois lots.
Subvention à John Hartt. PANB, Subventions des terres de la division des Ressources naturelles #9548 [F16357].
Le 1er juillet, à l’âge de 90 ans, le chef Louis Bernard se rend à Fredericton pour adresser une pétition au gouvernement du Nouveau-Brunswick contre la vente de la réserve du Madawaska et des injustices dont il a été témoin tout au long de sa vie.
Le 5 mars, deux îles dans la rivière St. Jean formant une partie de la réserve ont été mis aux enchères et accordées à Lévite Thériault, un membre de l’assemblée législative. Les malécites du Madawaska et de Tobique ont adressé une pétition contre la vente dans les années qui ont suivi.
Le chemin de fer Canadien Pacifique a acheté 7.88 acres de la réserve du Madawaska pour la construction d’un chemin de fer. En 1988, la Première Nation Malécite du Madawaska a déposé une revendication contre le gouvernement du Canada. La revendication a été finalisée en 2008 avec $5.7 millions accordés à la Première Nation Malécite du Madawaska et retournant les 7.88 acres à la réserve.
Un décret en conseil a été adopté approuvant 13.26 acres de la réserve à être expropriés pour le chemin de fer Transcontinental. Celui-ci devint plus tard le chemin de fer Canadien National.
Un décret en conseil a été adopté approuvant cinq acres de la réserve à être expropriés pour la ligne d’embranchement de Fraser Papers. Les malécites du Madawaska ont fait diverses plaintes pendant la construction de la ligne et le montant de compensation.
Bien que, il y a toujours eu des leaders au Madawaska (Matoweskok), le premier chef et conseil a été formé en vertu de la Loi sur les Indiens en 1956.
En 1998, une revendication spécifique a été déposée contre le gouvernement du Canada pour le terrain qui a été accordé sous le tract tracé en rouge de George Sproule. Le 28 novembre, 2017, le tribunal des revendications spécifiques a relâché une décision en faveur de la Première Nation Malécite du Madawaska. Il déclarait que Sproule avait créé une réserve indienne au Madawaska (Matoweskok) en 1787 et que la couronne avait manqué à son devoir de fiduciaire de protéger cette réserve pour les malécites du Madawaska.
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